vendredi 13 novembre 2009

le dernier tango à Paris , n'y allez pas beurrée !

( l'Express.fr Styles:
article d'origine 
dans le titre )

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Les films bien sapés : Dernier Tango à Paris (1972)

le 23 octobre 2008 10h20
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J'aurais de bonnes raisons de détester ce film de Bertolucci comme tant de féministes l'ont fait avant moi, mais je ne peux pas m'empêcher de l'aimer. Il dégage une atmosphère si profondément 70s et si mélancolique qu'à chaque automne j'éprouve le besoin de le regarder à nouveau comme on se loverait dans un gros pull moelleux.
Jeanne (Maria Schneider), jeune parisienne insouciante, visite un appartement rue Jules Verne en même temps que Paul (Marlon Brando), un homme vieillissant, brisé par la mort de sa femme. Paul loue le vaste appart délabré. Une liaison anonyme et secrète débute.
Sulfureux au point d'être longtemps interdit en Italie, le film fait scandale à sa sortie. A l'époque, on n'a pas l'habitude de voir le sexe traité de manière aussi crue. Surtout, une certaine scène de sodomie dite "la scène du beurre" marque tous les esprits. Aujourd'hui, cette scène continue de me choquer. Pas pour ce que l'on voit à l'écran, mais parce que l'on sait dans quelles circonstances elle a été tournée : elle n'était pas dans le script et seuls Brando et Bertolucci en avaient parlé ensemble au préalable. Maria Schneider n'a pas compris ce qui lui arrivait. L'acte sexuel avait beau être simulé, ses larmes sont bien réelles, et depuis elle cuisine à l'huile.
Cela étant dit, cette malheureuse scène ne doit pas faire oublier le reste du film, d'une beauté crépusculaire inoubliable. On ne croit pas vraiment à leur liaison (Bergman dira que le film aurait été plus crédible si le rôle de Maria Schneider avait été joué par un homme et je suis bien d'accord) mais ça n'a pas d'importance : Brando y est monumental en homme désespéré sur le point de sombrer, Schneider surprenante de naturel et Paris plus stylisé que jamais.
Le look de Jeanne est par ailleurs devenu aussi iconique que celui d'Iris (Jodie Foster) dans Taxi Driver. Le fedora vissé sur ses boucles brunes, les jambes nues sous ses bottes hautes, en mini-robe ceinturée ou en jean flare, Jeanne trimballe sa nonchalance gracieuse tout au long du film, mutine et irrésistible.

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Le Pont Bir-Hakeim est omniprésent dans le film. Pas étonnant que ce soit depuis devenu l'un de mes endroits préférés dans Paris. Et ce manteau ! La plus belle pièce du film.
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Je suis une fan absolue de Maria Schneider dans ce film. Sa bouille de gamine et son regard candide contrastent avec ses manières effrontées. Elle avait adopté le smokey eye bien avant nous.
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Dernier Tango à Paris, c'est avant tout une couleur, un jaune orangé un peu passé que l'on retrouve à chaque image.
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Jeanne se drape dans un imposant manteau blanc bordé de fourrure. Sous une telle protection, toutes les audaces sont permises. Elle a décoré son chapeau de fleurs artificielles.
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La majorité des scènes sont tournées dans un sordide appartement du 16ème arrondissement. Difficile de mieux symboliser l'esprit décadent du film.
dernier_tango_a_paris5.jpgLa robe de Maria Schneider reste dans la tonalité orangée du film.
dernier_tango_a_paris6.jpgJe suis sûre que l'ensemble de sa garde-robe peut aujourd'hui être reconstitué à l'aide de fripes.
dernier_tango_a_paris7.jpgLe look de Brando est pas mal non plus : ses cols roulés vaguement moulants et ses cheveux trop longs conviennent parfaitement à son personnage d'homme à la dérive.
dernier_tango_a_paris8.jpgA côté de son amant pervers, Jeanne a un petit ami plus "normal", fantasque et idéaliste : Tom (Jean-Pierre Léaud, figure de la Nouvelle Vague depuis son rôle d'Antoine Doinel chez Truffaut).
dernier_tango_a_paris9.jpgdernier_tango_a_paris10.jpgTiens tiens, cette image m'en rappelle une autre.
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Le film est si proche du huis clos que chaque scène tournée en extérieur est accueillie comme une bouffée d'air frais. Quel plaisir d'apercevoir les vieux métros de l'époque !
dernier_tango_a_paris12.jpg"Get the butter".
dernier_tango_a_paris13.jpgBeige blush et bleu délavé, exactement les teintes que je vais avoir envie de porter l'été prochain.
dernier_tango_a_paris14.jpgJeanne essaie l'uniforme de colonel de son père.
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Ah, comme j'aime cette esthétique hamiltonienne, le plumetis, les couleurs passées, la lumière douce.
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Gitt Magrini joue la mère de Jeanne, mais c'est surtout la costumière du film. Elle a travaillé sur plein d'autres chouettes films dont il faudra que je vous parle un jour (Peau d'Ane, L'événement le plus important depuis que l'homme a marché sur la lune, L'ours et la poupée, Deux ou trois choses que je sais d'elle...).
dernier_tango_a_paris17.jpgJeanne essaie une robe de mariée aux puces.
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Un aperçu de la tour Montparnasse en construction. Le plan n'a rien d'anodin, il montre à quelle point le monde - et les personnages - sont en transition dans ces années-là.
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Youpi, une belle veste pour finir !
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L'une des dernières scènes a lieu à la salle Wagram. Mais c'est surtout le pantalon large et le sac matelassé de Jeanne que je regarde.
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10 commentaires:

  1. le JE c'est l'Express qui cause : lien officiel , je précise à nouveau , sous le titre : le dernier tango à Paris

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  2. Mais c'est quoi ce bazar !!! Y faut venir beurré ?!!

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  3. Alors, résumons : j'aime ce film, découvert bien après l'âge "légal" quand il est sorti. Surtout eu des rapports rapprochés avec le papa. Magda très marquée par ce film. On en recause demain ?
    Bises.

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  4. comme ceci n'est que fiction , j'ai bidouillé le temps sur ce blog : on sera toujours plus vieux d'un mois ! chez moi , donc , Noël est tout proche , préparez-vous !
    ce concept nouveau une fois accepté , on réalise que l'on naît pas grand chose et que l'on n'est qu'une chose entre les mains du destin par la suite !
    Sissi !

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  5. Je voulais dire Maria, bien sûr, pas Magda ni Romy, oups.
    Bon, alors, j'ai donc oublié mon anniversaire avec vos histoires de temps, moi !

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  6. je n'avais pas pensé à ça , moi !
    faut que je vous trouve une solution !
    ( j'ai rêvé à Christophe B. cette nuit : tout d'abord il s'était transformé en Christophe le maître chanteurs des Maux bleus puis il supprimait son blog , m'avouait sa lassitude : un rêve fou comme dab )

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  7. Z'aviez raison , trop compliqué à me suivre : je suis revenu en novembre , donc !

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  8. Ah ! Kaktus, kel film kulte... la plus belle histoire d'amour après Tristan et Iseult, après le Roman de la Rose, après Louize... tsssss.....
    J'aurai préféré plus de plans sur Marlon beau et érotique comme un dieu romain dans ce film... Des vues sur le jeu dans la baignoire... où quand on le voit sodomiser la jeune Maria.... quand il pleure à la recherche de la morte...bref...

    J'ai revu Maria Schneider dans un Maigret avec Bruno Kremer... Elle a toujours cet arrondi du visage touchant qu'on a en envie de mettre dans la paume de sa main, mais aussi un air vraiment méchant de vieille femme dans les plis de la bouche...

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  9. ok Sophie , le sot d'ho mis ici pour vous bientôt !

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Ainsi vous voici Ciné-chineur : prêt(e) à me laisser ce massage , en êtes-vous bien sûr ?