mercredi 11 novembre 2009

le Mépris




répliques cultes :

." C'est formidable le cinéma . On voit des filles avec des robes . Le cinéma arrive et on voit leurs culs . "
" Quand j'entends le mot culture , je sors mon carnet de chèques . "
" Tu préfères mes seins, ou la pointe de mes seins ? "
 " Je te méprise ! "

TRAILER GODARD  LE MEPRIS 1963 BARDOT PICCOLI CLIP V.F § HQ
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Allo Ciné
Un succès public
Le Mépris se classe septième au box-office des films français de 1963. Le long métrage réunit 235 000 spectateurs, un très bon score pour Jean-Luc Godard mais un résultat moyen pour Brigitte Bardot. L'interdiction du film aux moins de dix-huit ans a pu avoir un effet négatif sur le nombre d'entrées.
L'accueil de la critique reservé au Mépris est partagé comme c'est habituellement le cas avec les oeuvres de Jean-Luc Godard.

Schiffman et le mépris

Scripte sur le Mépris, Suzanne Schiffman évoque sa perception du film : "Jean-Luc Godard se servait en général d'un scénario à cause des producteurs. Toutefois, il ne se sentait aucune obligation d'y rester fidèle. En travaillant sur le mépris, j'ai compris que ce film expliquait pourquoi il ne pouvait pas en faire un autre. Un film sur Anna Karina, bien sûr."
Brigitte Bardot porte d'ailleurs une perruque brune dans deux scènes de disputes entre Camille et Paul.

Hommage

Martin Scorsese, qui a également aidé à la ressortie du Mépris en salle en 1997 aux Etats-Unis, a rendu hommage au film de Jean-Luc Godard en reprenant le célèbre Thème de Camille, composé par Georges Delerue, dans la bande-son de Casino. La musique du compositeur français tient un rôle très important dans l'atmosphère qui se dégage du long métrage de 1963.

Création artistqiue

la création artistique est un sujet qui passionera toujours Jean-Luc Godard. Après Le Mépris, le cinéaste réabordera ce thème dans Passion dont l'intrigue se déroule en partie sur un plateau de cinéma, King Lear et Soigne ta droite dont les deux personnages principaux sont cinéastes, For Ever Mozart sur le montage d'une pièce en ex-Yougosavie ainsi que dans Eloge de l'amour. Tous ses projets sont pour le réalisateur un moyen de questionner son propre travail et l'art dans lequel il officie.

Couleurs

Jean-Luc Godard utilise des couleurs très vives dans Le Mépris. Le cinéaste a voulu donné un aspet très stylisé à son film comme il l'explique dans son scénario : "Toute la deuxième partie sera dominée du point de vue des couleurs par le bleu profond de la mer, le rouge de la villa et le jaune du soleil, on retrouvera ainsi une certaine trichomie assez proche de celle de la statuaire antique véritable. Dans tout le film, le décor ne doit être utilisé que pour faire sentir la présence d'un autre monde que le monde moderne de camille, Paul et Jérémie Prokosch."

Un tournage difficile

Le tournage du Mépris ne s'est pas déroulé sans difficultés. Les relations entre le réalisateur et Brigitte Bardot et Jack Palance étaeint très tendues sur le plateau. Les comédiens devaient jouer avec un minimum d'indications concernant leurs rôles ou la qualité de leur prestation. Jean-Luc Godard pouvait également être très agressif ou autoritaire envers eux. Cette tension est palpable à certains moments du film. Ainsi quand Jeremy Prokosch jette les bobines à Godard qui joue l'assistant de Fritz Lang, le cinéaste n'a fait qu'enregistrer un geste d'énervement qui n'était pas du tout prévu dans le scénario.

Un générique original

Le générique du Mépris a la particularité d'être lu et non écrit. La voix de Jean-Luc Godard énonce aussi bien le nom des interprètes du film que celui de l'équipe technique ou des entreprises qui ont prêté du matériel au cinéaste. La scène se termine part une citation : "Le cinéma, disait André Bazin, substitue à notre regard un monde qui s'accorde à nos désirs. Le Mépris est l'histoire de ce monde." Si Godard attribue la phrase au père spirituel de François Truffaut, d'autres y voient une variation autour de la déclaration du critique aux Cahiers du cinéma Michel Mourlet : "le cinéma est un regard qui se substitue au nôtre pour nous donner un monde accordé à nos désirs."

Godard sur Camille

Dans son scénario du Mépris, Jean-Luc Godard s'est attardé à décrire son personnage féminin : "Camille n'agit que deux ou trois fois dans le film. Et c'est ce qui provoque les trois ou quatre rebondissement véritables du film, en même temps que ce qui constitue le principe élément moteur. Mais contrairement à son mari, qui agit toujours à la suite d'une série de raisonnements compliqués, Camille agit non psychologiquement, si l'on peut dire, par instinct, une sorte d'instinct vital comme une plante qui a besoin d'eau pour continuer à vivre. Le drame vital entre elle et Paul, son mari vient de ce qu'elle existe sur un plan purement végétal, alors que lui vit sur un plan animal."

Erotisme

Mécontent du trop peu de scènes de nus du premier montage du film, les producteurs du Mépris demande à Jean-Luc Godard d'en rajouter. Il accepte de le faire mais détourne une nouvelle fois la commande initiale. Il n'y a en effet aucun érotisme dans la scène où Michel Piccoli déclare son amour au corps de Brigitte Bardot coloré par des filtres bleus et rouges.

Fritz Lang

Fritz Lang tient son propre rôle dans Le Mépris. C'est la première fois que le cinéaste allemand apparaît à l'écran depuis 1919. Jean-Luc Godard l'a choisi par admiration pour son travail. Le cinéaste français était un des grands défenseurs de la carrière américaine de Fritz Lang quand il était critique aux Cahiers du cinéma dans les années cinquante. Dans le roman d'Alberto Moravia, le réalisateur est sans doute inspiré par Georg Wilhelm Pabst. Godard a déclaré dans une interview qu'il n'y avait pour lui que trois personnes qui pouvait tenir ce rôle dans son film : Erich Von Stroheim qui est mort à la fin des années cinquante, Carl Theodor Dreyer et Fritz Lang. Ce dernier accepta la proposition du jeune réalisateur principalement pour des raisons financières.

Références

Les films de Jean-Luc Godard recèlent souvent de nombreuses références à la fois littéraires et cinématographiques. C'est une nouvelle fois le cas avec Le Mépris. Le film est tourné en partie dans les studios italiens de Cinecitta où l'on peut apercevoir de nombreuses affiches de films de l'époque comme celles Psychose, Hatari ou Voyage en Italie. Paul Javal se compare à Dean Martin dans Comme un torrent tandis qu'il mentionne à Fritz Lang M le Maudit et L' Ange des maudits. Pour finir, la présence de Giorgia Moll dans le rôle de la traductrice est un hommage à Un Américain bien tranquille de Joseph L. Mankiewicz que Godard considérait comme le meilleur film de l'année 1958.
Les citations littéraires sont aussi nombreuses. Les personnages discutent très longuement des interprétations possible de L'Odyssée d'Homère. Ils citent également plusieurs auteurs ou poètes comme Dante, Bertolt Brecht ou Holderlin.

Adaptation

Le Mépris est l'adaptation du roman homonyme d'Alberto Moravia. Jean-Luc Godard a essayé de rester fidèle au déroulement de l'intrigue du livre même s'il a apporté plusieurs modifications. Le roman de Moravia est notamment construit sous la forme d'un monologue de l'écrivain devenu scénariste pour le cinéma tandis que dans le film le point de vue est moins nettement fixé. Plusieurs autres films sont inspirés d'oeuvres de l'auteur italien. C'est par exemple les cas du Conformiste de Bernardo Bertolucci ou de L' Ennui de Cédric Kahn.

Brigitte Bardot

Quand elle tourne Le Mépris, Brigitte Bardot est une immense star internationale. Pendant le tournage à Capri, elle est harcelée par de nombreux paparazzis. En 1963, son goût pour la comédie n'est plus à prouver. Elle a déjà tourné avec de nombreux cinéastes reconnus comme Roger Vadim, Claude Autant-Lara, Henri-Georges Clouzot ou Louis Malle. Habituée à des rôles plus léger, c'est avec hésitation qu'elle accepte la proposition de Jean-Luc Godard de tourner un film avec lui. Sa performance dans le Mépris reste pourtant une de ses compositions les plus célèbres.

Jack Palance

Le producteur Jeremy Prokosch est interprété par Jack Palance. L'acteur américain était surtout connu à l'époque pour ses rôles de méchants. C'est un tueur dans Panique dans la rue d'Elia Kazan ou dans L' Homme des vallées perdues de George Stevens. Son rôle dans Le Mépris lui avait été présenté comme celui d'un producteur italien. Il n'avait aucune autre indication sur son personnage. Perdu, le comédien ne fut pas très satisfait du tournage du film et s'emporta plusieurs fois contre les caprices de stars de Brigitte Bardot et l'indifférence de Jean-Luc Godard à son égard. Le cinéaste semble s'être inspiré de Joseph E. Levine et du producteur de La Comtesse aux pieds nus pour construire son personnage.

Les producteurs

Le Mépris a été financé par trois grands producteurs des années soixante : Carlo Ponti, Georges de Beauregard et Joseph E. Levine, non crédité au générique. Les deux premiers ont soutenu les débuts de la nouvelle vague. Carlo Ponti a ainsi collaboré au financement de Lola de Jacques Demy, Une femme est une femme et Les Carabiniers de Jean-Luc Godard ainsi que L' Oeil de Vichy et Landru de Claude Chabrol. Il s'éloigne de ses jeunes cinéastes après 1963. En parallèle à ce mouvement, Carlo Ponti a produit de nombreux chefs d'oeuvre comme La Strada de Federico Fellini, Le Doulos de Jean-Pierre Melville, Le Docteur Jivago de David Lean et Blow-up d'Michelangelo Antonioni.
Le destin de Georges de Beauregard est également étroitement lié à la Nouvelle Vague. En 1960, il produit A bout de souffle et de nombreux films de Godard par la suite. Sa carrière le mène à collaborer également avec Chabrol, Jacques Rozier, Agnès Varda, Eric Rohmer et Jacques Rivette.
Quant au producteur Joseph E. Levine, il est surtout connu à l'époque pour son travail dans la distribution de peplums italiens peu coûteux aux Etats-Unis. Il a également amené de grands films d'auteur comme Rome ville ouverte, Le Voleur de bicyclette ou Huit et demi en Amérique. En 1967, il produit Le Laureat de Mike Nichols qui connaît un énorme succès.

Filmer la vérité

Dans un numéro des Cahiers du cinéma sorti en 1963, Jean-Luc Godard déclarait à propos de son nouveau film : "Le mépris m'apparaît comme l'histoire de naufragés du monde occidental, de rescapés du naufrage de la modernité, qui abordent un jour, à l'image des héros de Jules Verne et de Robert Louis Stevenson, sur une île déserte et mystérieuse, dont le mystère est inéxorablement l'absence de mystère, c'est-à-dire la vérité."
Le cinéaste ajoutait également : "Le Mépris prouve en 149 plans que dans le cinéma comme dans la vie, il n'y a rien de secret, rien à élucider, il n'y a qu'à vivre et à filmer."

Un film plus commercial

Quand Jean-Luc Godard rencontre ses producteurs du Mépris, il leur promet qu'avec cette adaptation d'un roman d'Alberto Moravia, il tournera un film plus commercial que ses précédents essais. Il bénéficie pour cela d'un plus gros budget que d'habitude à savoir 500 millions de francs soit dix fois plus que pour A bout de souffle. Le cinéaste demande à tourner avec Frank Sinatra et Kim Novak mais les producteurs lui conseillent plutôt d'engager Marcello Mastroianni et Sophia Loren. Godard finit par aborder et convaincre Brigitte Bardot d'incarner Camille. C'est finalement Michel Piccoli qui jouera son mari.

JEA/JEA 
( extraits de Mots à hic ) :

Georges Delerue pour "Le mépris" de Jean-Luc Godard (1963).

Axel Robbins : - "Pour reprendre la rhétorique du générique, lequel est passé dans la légende, on pourrait dire que dans Le Mépris, il y a le sexe et la mort (les deux histoires principales du cinéma selon l'oncle Jean-Luc un peu désabusé des Histoire(s)), mais il y a, aussi et avant tout, le cinéma lui-même, immortel et resplendissant dans la lumière du soleil méditerranéen, être brillant qui résiste à tous les coups qu'on lui inflige et qui finira par s'imposer contre vents et marées.
Oui, Le Mépris de Godard est un poème d'amour au septième art, mais l'on a affaire, non à une poésie douce et complice à l'eau de Truffaut, mais à une poésie dans laquelle la violence et la douleur font souvent irruption, poésie lancinante et déchirante, hymne d'adieu on ne peut plus émouvant et sincère - signalons à cet égard la musique de Georges Delerue qui participe d'un sentiment pénétrant d'assister à la fin d'un monde - non seulement à la vie d'un couple (Paul et Camille) qui se défait devant nos yeux, mais aussi aux films et aux cinéastes dont les fantômes hantent les couloirs de l'inconscient collectif de tous les cinéphiles et de tous ceux qui, ne serait-ce que quelques fois dans leur vie, ont succombé à la tentation ô combien délicieuse de regarder défiler des ombres à la lumière de la lanterne magique."
(Ciné-Club Normale Sup', 14 novembre 2003).

5 commentaires:

  1. Avec la bande son SVP (je l'avais retrouvée pour mon blog et sans illustrations débiles collées sur la musique)

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  2. J'ai de loin préféré le livre de Moravia ! Beaucoup de films ne résistent pas à de telles confrontations !

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  3. J'avais oublié cette musique si célèbre. Que Georges Delerue me pardonne... Mais deux mesures ont suffi pour la reconnaître.
    Oui les adaptations à l'écran sont souvent décevantes. Il faudrait talent égal. Fidélités qui ne sont que mauvaises copies. Romans devenus anecdotes. Beauté perdue d'une langue.

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  4. c'est vrai !
    sinon c'est aussi le vieil homme et l'amère si on réécoute la BO , non ?

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Ainsi vous voici Ciné-chineur : prêt(e) à me laisser ce massage , en êtes-vous bien sûr ?